Ainsi s'est installé un rapport entre le haut et le bas, le coteau et la plaine, et le petit et le grand, symbolisés par l'architecture de pierre des maisons et les grandes silhouettes des usines.
Ce joyeux collage compose l'imaginaire du Bas Chantenay : un lieu de liberté et d'invention et un territoire « non stabilisé » propice à l'appropriation individuelle et collective. C'est avec cet héritage hétérogène et évocateur qu'il faut maintenant penser le projet.
Par sa complexité c'est aussi un lieu « résistant ».
Si telle était notre intention il s'opposerait à toute tentative de normalisation. Dans un même temps il est en complète mutation et ce qui fait son charme peut faire sa faiblesse s'il perd sa dynamique sociale et économique tout en étant soumis à une forte pression foncière.
Remettre ce territoire en mouvement dans une démarche maitrisée, c'est notre démarche de projet. Il s'agit d'imaginer un urbanisme « de flux » associant toujours des liens à des lieux, pour permettre la modernisation de cette mosaïque urbaine tout en préservant son esprit.
Trois parcours, les coteaux, la plaine et le fleuve, symbolisés par trois couleurs de référence, le vert, le rouge et le bleu en sont les supports. Ils sont conçus pour révéler les richesses du lieu autant que pour relier les projets futurs.
Dans ces parcours, le rapport à la Loire aura bien sûr un rôle prépondérant.
Lieux d'innovation, d'expérimentation et de partage, les « cales de la Loire » doivent devenir les emblèmes du Bas Chantenay de demain, en associant l'eau, le patrimoine et l'architecture contemporaine autour d'un espace public ouvert à tous.
C'est un projet humain autant qu'urbain dont il faut maintenant inventer les méthodes et les rythmes de production.

Bernard Reichen