Entre le pont de l’ONCF et le pont Mohammed V, l’oued modèle une grande plaine inondable de 2 600 ha au pied de pentes escarpées de Salé.
Les 500 hectares qui seront urbanisés entament un autre dialogue historique avec la zone protégée du Chellah et avec le grand site agricole de la plaine du Bouregreg.
Le domaine du Chellah est le lieu fondateur de la capitale marocaine. A terme le site, son environnement naturel et ses horizons seront reconnus par un classement au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO. Le projet du secteur 3 intègre cette dimension par la mise à distance de la cité vis-à-vis du Chellah (2,5 km).
Au-delà du fleuve un lac participant à l’hydrologie générale de la vallée fera transition entre les zones humides et agricoles et la cité.
Dans ce « premier plan » urbain une « île des musée » construira une relation visuelle, culturelle et historique avec le Chellah. Au symbole de la ville ancienne répondra le symbole de la ville future.
La ville se décline ensuite en 4 quartiers entrecoupés par les grands « couloirs hydrologiques » qui poursuivent les talwegs des collines.
Le quartier des potiers est redéveloppé autour de sa fonction d’origine. Il sera développé et amplifié en utilisant toutes les ressources de la terre dans l’artisanat comme dans l’architecture.
Le quartier du lac et des musées sera conçu comme un grand pôle touristique prolongeant le Chellah et la cité des potiers. Ce grand pôle urbain pourra aussi recevoir des grandes fonctions administratives dans la grande avenue qui la structure des collines vers le fleuve.
Le quartier central en contact direct avec le fleuve cumulera des fonctions tertiaires et éducatives avec une grande zone résidentielle ouverte sur la rive du fleuve.
Le quartier sud constituera la véritable entrée de la vallée depuis la rocade et l’autoroute. Ce sera le lieu d’installation de fonctions métropolitaines publiques ou privées : le stade de Salé, un pôle de commerce et de loisirs et un ensemble tertiaire d’envergure. C’est dans ce lieu que pourront s’exprimer les logiques d’une modernité contemporaine marquée par exemple par la réalisation de tours.
Ces quartiers seront reliés entre eux par une grande avenue et par une ligne de tramway longeant au nord la cité d’Amwaj pour regagner le rond point Lincoln et se connecter à la ligne 1.
Ces quartiers exploitent toute la diversité des situations géographiques offertes par la rive droite du fleuve. Ils s’ouvrent à l’ouest vers la plaine agricole enserrée dans les méandres du Bouregreg. Cette espace verte mixant parc agricole et parc urbain restera dans l’avenir le « poumon vert » de Rabat et de Salé, tel que l’on peut le découvrir maintenant depuis le Chellah ou la corniche de Rabat : une ouverture sur la terre aussi importante que l’ouverture vers la mer de la cité de l’estuaire.
D’importants travaux de viabilisation demandant plusieurs années seront nécessaires avant le lancement de ce secteur : aménagement d’un ouvrage hydraulique lié au maintien du chenal de navigation, remblaiement de 380 ha de plateforme à urbaniser, construction de digues de protection contre une inondation centennale, déviation des réseaux existants, mise en place des éléments principaux de collecte des eaux de pluie et des eaux usées, préverdissement, etc.