L'arrivée de la gare introduit un pôle d'intermodalité essentiel en créant un centre au milieu d'une étoile ferroviaire associant une ligne TGV à un réseau existant. Ce nouveau centre va naitre dans un territoire occupé depuis 2000 ans la présence des beaux villages anciens de Manduel et Redessan associés à un paysage agricole.
La question consiste ensuite à comprendre qui va occuper ce projet en partant du principe que « des familles » contrastées vont se partager un même espace à un même moment tout en y vivant des temps différents.
Ces familles, nous les avons identifiées ainsi : Trois sont les occupants actuels du site : « l'identité villageoise », le monde agricole et le « parcours résidentiel », une est la raison même du projet : le voyageur, et Trois autres sont induites par les développements urbains : l'activité tertiaire, l'agri-parc basé sur le développement d'une agriculture de contact et l'agglo parc qui introduit l'échelle événementielle.
Sur ces bases nous voulons construire un « milieu habité » inscrit dans l'imaginaire actuel du lieu. Nous imaginons des tracés « a minima » en installant sur le site un cardo-decumanus axé sur le cœur de l'étoile ferroviaire. Nous installons quadrant par quadrant des fonctions urbaines définies par leur masse critique et leur complémentarité mais aussi par un équilibre raisonné entre le plein et le vide, le bâti et l'agriculture.
Nous voulons définir un « bien commun » qui puisse faire le lien dans le temps et dans l'espace, entre les projets comme entre les gens. C'est pour nous le rôle du «paysage».
Sept paysages sont impliqués dans cette transformation : Les paysages agricoles, Les paysages de la mobilité, Le jardin d'accueil de la gare, L'imaginaire de la vigne qui restera le repère identitaire reliant tous les paysages, Le parc habité qui accueillera et organisera les nouvelles fonctions résidentielles et tertiaires, L'agri-parc qui sera le lieu de transformation de la pratique agricole au «contact» de la ville, L'agglo-parc qui sera conçu à l'échelle métropolitaine pour accueillir les fonctions événementielles.
Ce projet va se réaliser en 20 ans, le temps d'une génération. Pour répondre à cette difficulté, nous imaginons un projet ouvert et fractionné basé sur un nombre limité d'invariants confronté ensuite à des modes de développement et de mise en œuvre adaptés à chaque échelle et à chaque programme.
Seuls les projets de la gare et de la route digue qui marque le decumanus, sont nécessaires à l'ouverture du site. Sur cet axe, s'organiseront les plates-formes mixant l'habitat et le travail. L'axe Nord-Sud du cardo accueillera plus tard les fonctions événementielles (l'agglo parc) et les lieux touristiques. L'agri parc et les fonctions qui y sont intégrées (hameau agricole ou les mas du 3ème millénaire) évoluera à son rythme sur un territoire plus large.
Le fractionnement des espaces et des finalités du projet est aussi un outil opérationnel permettant une bonne économie du projet et une bonne gestion du temps. 320 000 m² mis en œuvre sur une quarantaine d'hectares est une échelle d'action prudente et maîtrisable. Elle ne dit pas la nature et l'impact d'un projet global mis en œuvre sur 250 hectares.