Tout d’abord un carré parfait de 72 mètres de côté, il s’agit d’un plan classique, latin, sous le contrôle de Pythagore. Dans ce carré, un autre inscrit de 52 mètres de côté, comprenant les salles d’exposition et de conférences identifiées comme étant le cœur du musée.
Autour, dessous et dessus se trouvent les espaces servants. Mais entre le cœur et les espaces servants, des vides contournent entièrement le carré central et forment des espaces de liaison. Le long de deux rampes entrelacées, il plonge alors dans l’imaginaire de la tour de Babel ou d’une ziggourat afin de gravir jusqu’au toit et jusqu’au Fort Saint-Jean. Le MUCEM est une casbah verticale.
Le choix tectonique d’un béton d’exception (BFUP) réduisant les dimensions jusqu’à n’être plus que la peau et les os, affirme une écriture minérale sous les hauts remparts du Fort Saint-Jean.
Le MUCEM se reconnaît évanescent dans un paysage de pierre et orientaliste par ses ombres sur la figure. Au ciel franchissant la darse un tapis volant navigue vers le Fort.
La végétation du Fort fait corps avec l’architecture brute des lieux : c’est un paysage âpre, fort et saisissant, ce lieu, balayé par les vents, exposé au soleil et aux embruns est la proue de la ville sur la mer. C’est un milieu aride, solide, ouvert.
C’est un paysage qui associe étroitement la nature et la culture, la mémoire et la modernité.