Quartier de grands ensembles datant des années 1960, Metz-Borny demande aujourd’hui à être restructuré en tenant compte des questions de peuplement, de la situation socio-économique et de la nature des espaces.

 Le projet est divisé en trois objectifs : la démolition, la patrimonialisation et la mise en place d’un processus de développement.

 La démolition est un préalable. Elle touche 800 logements clairement identifiés comme étant un obstacle à tout nouveau développement. Il s’agit d’un acte chirurgical touchant environ 5 hectares sur un territoire de 200. Elle s’appuie sur une réalité : une augmentation rapide de la vacance dans des logements devenus impossibles à louer.

 La patrimonialisation concerne l’architecture de Jean Dubuisson, exemplaire à plus d’un titre, mais soufrant du monolithisme de la cité. Dans ce contexte, la « résidentialisation », tendant à créer des unités de vie et de gestion identifiables, se fera sans porter atteinte à l’unité urbaine et architecturale de cet ensemble de logements.

 Le processus de développement touche, sur 200 hectares, à toutes les données du cadre de vie : le désenclavement routier, la reconstruction des écoles, la multifonction, la mise en œuvre d’un plan vert ou la création de nouveaux logements. Il touche aussi aux temporalités de cette reconstruction, qui concerne autant le bâti que la structure sociale du quartier. C’est le sens donné à trois plateformes axées sur la vie socio-économique, l’écologie urbaine et le sport. Ces lieux expérimentaux, équipés de structures éphémères, sont destinés à accompagner la génération des adolescents sur une durée de quinze à vingt ans. C’est dans cette échelle de temps que sera prise en compte la relation entre les préoccupations sociales et spatiales, sans prétendre aujourd’hui « finir » ce quartier.