Le site pressenti pour le nouveau Campus de Formation de la SNCF Réseau à Saint-Priest est une longue bande de terrain nu jouxtant un large faisceau de voies ferrées, interrompue sur plus de 500 mètres par un hangar de transport de marchandises.

Le tissu industriel et logistique qui constitue le contexte urbain du projet lui autorise une expression architecturale forte et singulière. L’architecture doit assumer d’offrir un signal à l’échelle du territoire, une silhouette reconnaissable et un point de repère mémorisable, dans un environnement où le bâti s’organise de manière purement fonctionnaliste, où les unités d’espaces se mesurent en hectares et l’échelle est celle des transports (routiers ou ferroviaires).

Le site a cette particularité d’être scindé en deux parcelles, éloignées l’une de l’autre de plus de 500m et reliées par une fine bande circulable le long des voies ferrées. Notre proposition urbaine, architecturale et paysagère s’attache donc à rechercher une unité à travers ces espaces et à créer les conditions d’une intégration harmonieuse et pragmatique sur la base du déjà-là. Les grandes lignes de forces horizontales des voies et du bâti industriel qui ordonnent le territoire et s’orientent selon un axe Est-Ouest le long des voies sont utilisées comme épine dorsale du projet urbain. La rue Pierre Semard est le fil rouge de l’opération, à partir duquel se développent les sites et sur lequel viennent s’accrocher les différentes entités qui composent le Campus de Formation. A l’Est, un dialogue respectueux est lié avec l’ensemble de petits collectifs et de jardins ouvriers présents sur les abords de la parcelle. Ce dialogue se fait essentiellement par le projet paysager, qui prolonge le long des deux sites le dispositif simple et efficace des alignements d’arbres plantés en quinconce.

Le résultat de notre travail à l’échelle urbaine est la caractérisation de la rue Pierre Semard comme la nouvelle adresse du Campus de Formation ; ce dernier offrant une identité et un dynamisme renouvelés à la rue.

Le « village de Halles »

Notre concept architectural naît de l’imaginaire des Halles comme espaces liés à l’activité ferroviaire par excellence. Ces grandes structures forment l’ADN des gares et des espaces de transit ; elles seules ont cette capacité à protéger tout en laissant libre, à accueillir tout en euphorisant, à remplir les fonctions techniques les plus exigeantes tout en étant réutilisables et modulables à l’infini. Elles seules nous ont paru capables de pouvoir à la fois dialoguer avec un environnement industriel fort et faire naître des espaces à taille humaine, accueillants et chaleureux.