Une mosaïque urbaine hétérogène prend forme et trouve sa place dans la géographie et l’histoire de la ville.
Ronquoz 21 n’est pas une pièce urbaine anodine. Elle apparaît maintenant comme le chainon manquant, d’un cardo decumanus contemporain dont la gare serait le centre.
Du Nord au Sud, le cardo trouve sa racine dans l’avenue de la gare qui organise la ville du 19ème siècle.
De façon physique et symbolique, le câble va prolonger cet axe vers le sud : une ville rénove le contact avec son territoire montagneux.
D’Est en Ouest, dans le fil de la vallée se joue un autre récit. Le parcours du savoir se substitue à la rue de l’industrie : une ville se projette dans un autre siècle. Ronquoz est le lieu privilégié de cette refondation urbaine.
Fonder le projet, c’est lui donner un cadre, une identité déclinable ensuite en actions (les 10 principes).
3 dispositifs complémentaires composent ce cadre :
- Construire un espace public continu, cohérent et diversifié. C’est un acte fondateur, mais c’est aussi une « inversion » du regard. Ici, c’est une « nature urbaine » qui va incarner les principes de continuité.
- Imaginer une ville à 5 minutes à pied. L’automobile est certes une invitée de la ville mais ce n’est plus elle qui dessine l’espace public. Le Parking devient un seuil, une interface, un lieu de service à la personne. Ensuite, tout est mis à proximité par des parcours, lisibles, pratiques et apaisés.
- Installer sept « scènes urbaines » (la démarche VIP).
Vivre, imaginer, partager – ces « scènes urbaines », organisant les lieux majeurs du projet, révèlent les horizons naturels et historiques, composent avec le « déjà-là » et se projettent dans l’avenir par une architecture contemporaine savante, imaginative et raisonnée.
Dans ce cadre se joue l’identité du quartier. Mais au-delà du projet, nous voulons affirmer que dans une période de grande évolution des esprits et de modes de vie, la transformation de l’espace et celle de la société doivent procéder d’un même mouvement.
Dans la ville européenne, c’est le temps long associé à un principe de stratification, qui a construit des milieux habilités cohérents et des espaces de référence exceptionnels qui composent nos cultures urbaines.
Aujourd’hui, nous ne disposons plus de ce temps long alors que les enjeux du développement durable nous incitent à réinventer l’esprit du palimpseste.
Dans la conception de l’espace Ronquoz 21, nous proposons d’aborder cette question par la superposition de 3 rythmes différents et engagés.
- L’espace public résulte une version globale mais elle est pensée comme une rhizome : chaque pièce fait partie d’un tout mais chaque pièce a son identité propre et son rythme de mise en œuvre.
- Le domaine privé se développera au fil du temps dans un cadre typologique conçu par secteur à partir du parcellaire actuel.
- Les « Scènes urbaines » sont du ressort d’une vision savante conduites selon des procédures d’exceptions dans l’esprit d’un « palimpseste du temps réel ».
Ronquoz 21 est un lieu résistant autant qu’une valeur de ressource considérable. C’est un laboratoire urbain de notre époque.
Il faut gérer avec une grande ambition associée à des modes d’action simples, pragmatiques et partagés.
